Quand la passion devient métier : naissance du graphiste culinaire
Un jour, j’ai franchi le pas : j’ai quitté le confort et la sécurité de mon poste en agence pour me lancer à mon compte. Devenir graphiste indépendant pour le BtoB était un pari risqué, mais c’était aussi une manière pour moi de reprendre les rênes de ma carrière, de m’affranchir des contraintes d’une structure hiérarchique, et de retrouver une créativité plus pure, moins entravée par des considérations commerciales.
Les débuts en tant qu’indépendant ont été à la fois exaltants et difficiles. Il fallait tout gérer : la prospection, la relation client, la gestion des projets, sans oublier la création en elle-même. Mais c’était aussi l’occasion de travailler sur des projets qui me tenaient vraiment à cœur, de choisir mes collaborations et de redécouvrir le plaisir de créer pour le plaisir de créer.
Cependant, au fil du temps, une autre réalité s’est imposée. Le travail en solo, bien que gratifiant à bien des égards, pouvait aussi être frustrant. Les relations avec certains clients devenaient parfois compliquées, et je me retrouvais souvent à devoir justifier mes choix créatifs, à défendre mes idées face à des interlocuteurs qui, bien qu’ayant des attentes précises, ne comprenaient pas toujours les nuances de mon métier.
L’ennui s’installe, l’envie de renouveau aussi
C’est à ce moment-là que j’ai commencé à ressentir un certain ennui. Ce que j’avais initialement aimé dans le travail en freelance – la liberté, l’indépendance – commençait à se transformer en une routine monotone. Les défis créatifs se faisaient plus rares, et la gestion des aspects plus « business » du métier prenait de plus en plus de place dans mon quotidien.
L’ennui s’installe insidieusement, et avec lui, le doute. Ce métier que j’avais tant aimé devenait parfois une source de frustration, d’autant plus que certains clients semblaient vouloir m’apprendre mon propre métier. Les remises en question étaient fréquentes, et je me demandais si j’étais encore sur la bonne voie.
C’est alors qu’une idée a commencé à germer dans mon esprit. Pourquoi ne pas lier mon métier à l’une de mes autres grandes passions : la cuisine ? Le plaisir de manger, de découvrir de nouvelles saveurs, d’expérimenter en cuisine, pourrait-il trouver un écho dans mon travail de graphiste ? Cette idée, d’abord un peu floue, a commencé à prendre forme et à me motiver comme jamais auparavant.